Editorial d’Informations Ouvrières 93,
le journal du Comité départemental
du POI de Seine-Saint-Denis,
n° 34 – Mars 2014
Le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a signé dans un quotidien national (avec Martine Aubry, maire de Lille), une tribune intitulée : « Petite enfance, nouvelle frontière de l’égalité », dans laquelle sont défendus la réduction des « disparités territoriales dans l’accès aux établissements d’accueil du jeune enfant » et le renforcement « des contenus éducatifs ».
Au même moment, Stéphane Troussel se déclare favorable à la suppression des départements de la petite couronne de Paris. Mais, précise-t-il, « concentrons-nous d’abord sur la réussite de cette Métropole (du Grand Paris – NDLR) telle qu’elle vient d’être définie par la loi ».
Le conseil général finance 55 crèches départementales qui accueillent plus de 3 000 enfants, ce qui représente un quart de l’offre dans le département. Alors, monsieur Troussel, qui va financer ces crèches si le département est supprimé ? La métropole du Grand Paris, dont le seul objectif est de faire passer le pacte de responsabilité, signé entre le gouvernement Hollande-Ayrault et le Medef, en taillant à la hache dans les dépenses publiques (1) ?
A ce sujet, dans un tract intitulé : « C’est l’austérité qu’il faut supprimer, pas la Seine-Saint-Denis ! », la fédération du PCF défend l’existence du département, car il est un « échelon d’intervention de proximité, moderne et pertinent, au travers de politiques publiques dans de nombreux domaines de la vie de nos concitoyens : collèges, crèches, PMI, handicap, personnes âgées, insertion, culture, santé, solidarité, environnement… » Elle dénonce également l’asphyxie financière du département organisée par le gouvernement.
Tout à fait juste… à condition de ne pas faire payer cette politique d’asphyxie à la population de Seine-Saint-Denis ! Faut-il rappeler que le budget du conseil général pour 2014 a été adopté grâce au vote favorable de quatre conseillers généraux du Front de gauche (2) et à l’abstention d’un conseiller général du même groupe, budget qui entérine l’augmentation des tarifs de cantine dans les collèges et augmente de 7 % les impôts locaux ?
Pour sa part, le Parti ouvrier indépendant combat pour l’unité pour la défense des intérêts des travailleurs, confrontés à la politique du conseil général et du gouvernement Hollande-Ayrault qui se soumettent aux diktats de l’Union européenne.
C’est le sens de l’engagement des militants du POI sur de larges listes d’unité aux élections municipales du 23 mars prochain.
(1) On apprend au même moment que le gouvernement envisage d’amputer de 10 milliards d’euros (10 %) les dotations aux collectivités territoriales déjà asphyxiées.
(2) Belaïde Bedreddine, Josiane Bernard, Hervé Bramy et Jean-Charles Nègre.
Christel Keiser,
Secrétaire du comité départemental de Seine-Saint-Denis du POI