RENTRÉE SCOLAIRE EN SÉCURITÉ : un “truc qui ne concerne pas les Montreuillois” ?

⇒ Ecoles maternelles et élémentaires : rythmes scolaires et suppressions de classes

La réforme des rythmes scolaires s’appliquera à Montreuil en septembre 2014. Selon Le Parisien, “le directeur académique a imposé son calendrier à la ville, les ateliers périscolaires ne seront pas mis en place avant novembre au plus tôt et la question de la facturation n’est pas encore tranchée”. Au cours d’une assemblée avec les animateurs, Patrice Bessac, maire de Montreuil (FG) a déclaré : “Il va falloir, à la rentrée, absorber l’onde de choc.” Qui devra absorber cette “onde de choc” ? Les animateurs contraints de venir travailler sur trois plages horaires différentes dans la journée ? Les enseignants qui devront travailler le mercredi ? Les enfants, soumis à des conditions de scolarité tellement dégradées qu’ils ne pourront plus suivre leurs cours sereinement ? Et cela au moment où cinq fermetures de classes sont programmées dans les écoles maternelles et élémentaires de la ville à la rentrée 2014 !

Inacceptable !

⇒ Lycée Jean-Jaurès : l’urgence d’une rénovation des bâtiments

La dégradation des bâtiments du lycée Jean-Jaurès (entrainant la chute de blocs de bétons) a conduit les délégués du personnel à saisir la commission hygiène, sécurité et conditions de travail départementale et académique (CHSCT).

Dans son rapport remis le 24 avril 2013, la CHSCT écrit : “Le risque est lié à la possibilité de chutes de blocs de béton issus des épaufrures (2) de la façade. Ces blocs qui peuvent avoir des masses de quelques grammes à plusieurs kilos peuvent tomber sur toute personne se trouvant près de la façade, voire se rendant dans l’établissement par le porche principal d’accès.” Le rapport de la CHSCT alerte sur un “risque élevé” et un “danger mortel” pour les élèves et le personnel !

L’entretien du lycée relève de la responsabilité de la région Ile-de-France. Or, malgré la dangerosité de la situation, malgré les demandes réitérées des organisations syndicales et de parents, il faudra attendre plus d’un an pour que le conseil régional débloque 40 000 € pour la réalisation d’un diagnostic. Coup de théâtre : on apprend, début juillet, que le diagnostic, jugé jusque là indispensable avant tous travaux d’importance est annulé et que la région affecte les 40 000 € prévus à la pose de filets sur des façades dont l’exécutif régional prétendait qu’elles ne présentaient aucun risque à court terme ! Cette décision répond à une urgence immédiate mais absolument pas à l’exigence des parents, des élèves et des personnels d’un plan de rénovation total des bâtiments avec un financement et un échéancier précis.

C’est dans ce contexte que Christel Keiser, conseillère municipale du POI, a proposé qu’un vœu soit soumis au conseil municipal du 10 juillet, vœu ainsi formulé :

“Considérant les risques encourus par les élèves et les personnels de la cité Jean-Jaurès, notamment en raison de l’effondrement des façades, risques attestés par la commission hygiène et sécurité, conditions de travail départementale du 24 avril 2013 qui parle de “danger de mort” très probable; Considérant la décision de la région Ile-de-France, propriétaire des locaux, d’engager une simple “purge” cet été et de financer un “diagnostic” cet hiver, puis, finalement, de poser des filets de sécurité, proposition faite lors du conseil d’administration du 4 juillet ; Considérant la demande formulée le 14 mai 2014 auprès de la région avec copie, pour soutien, aux autorités locales, notamment à M. le Maire, par les parents et les personnels avec leurs organisations et renouvelée le 15 juin 2014; Le conseil municipal de Montreuil, réuni le 10 juillet 2014, exige du conseil régional qu’il reçoive les représentants des personnels et des familles, engage un plan de rénovation totale des bâtiments, avec un financement et un échéancier précis.”

 Nous étions convaincus que ce vœu serait approuvé unanimement par le conseil municipal. C’est avec stupéfaction que nous avons entendu Patrice Bessac, maire de Montreuil, se prévaloir de l’accord de la conférence des présidents de groupe (3) pour refuser de soumettre au vote ce vœu.

 C’est avec une stupéfaction encore plus grande que nous avons entendu Djeneba Keita, adjointe au maire et conseillère régionale (PCF), prendre la parole pour accuser Christel Keiser de “salir le nom du lycée Jean-Jaurès” et de se livrer “à des manœuvres politiciennes”. Devant une assistance médusée, Madame Keita a ajouté que “la question lui paraissait sans objet” et qu’elle “n’entrerait pas dans des trucs qui ne concernent pas les Montreuillois”. Elle a assuré “de la mobilisation sans faille du président de la région d’Ile-de-France, M. Jean- Paul Huchon, de la vice-présidente aux lycées et à la politique éducative au lycée, Madame Zoughebi, et aussi de la majorité régionale pour le droit à l’éducation pour toutes et tous”…

Mobilisation sans faille” ? Voilà pourtant ce que Henriette Zoughebi, vice-présidente (PCF) du conseil régional, reconnaissait elle-même le 21 mai, plus d’un an après l’avertissement de la CHSCT : “Depuis 1991, nous réalisons régulièrement des purges de la façade (NDLR : le mur est gratté et les morceaux qui s’effritent sont enlevés). Ce sera de nouveau le cas cet été.” (4) Et tout cela pour aboutir à une seule décision pratique : la pose de filets de sécurité pendant les vacances… qui évitera, nous l’espérons tous, un accident sérieux, mais ne règle nullement le problème de l’effondrement des bâtiments !

Et ce serait une “manœuvre politicienne” que de proposer la mobilisation du conseil municipal pour la sécurité des élèves et des personnels ? Certainement pas ! La seule manœuvre, c’est celle qui a vu, le 10 juillet, les présidents de groupe au conseil municipal s’unir pour refuser que ce vœu soit soumis au vote du conseil municipal.

Quant à la virulence de Madame Keita… c’est naturellement son droit de défendre la politique de la majorité PS/PC du conseil régional qui ne fait que relayer la politique d’austérité du gouvernement Hollande/Valls. Mais cela ne peut justifier que les problèmes de sécurité posés au lycée Jean Jaurès soient traités ainsi ! Nous laissons juges en tout cas les centaines de lycéens montreuillois qui fréquentent ce lycée chaque jour, leurs familles, les professeurs et les personnels techniques des choix faits par la municipalité et la région concernant leur sécurité.

________

(1) Le Parisien, 4 juillet 2014
(2) Ebréchures
(3) PS, EELV, Front de gauche, UMP/UDI et Ma Ville J’y Crois
(4) Le Parisien, 22 mai 2014


Personne ne peut accepter que le conseil municipal se défausse de sa responsabilité quand la sécurité des élèves et des personnels est en jeu.

Le POI vous invite à signer l’appel suivant :

• Le conseil régional, présidé par Jean-Paul Huchon, doit engager d’urgence un plan de rénovation totale des bâtiments du lycée Jean Jaurès, avec un financement et un échéancier précis ;

• La majorité municipale conduite par Patrice Bessac doit entreprendre les démarches nécessaires pour faire aboutir cette exigence.

vignette tractVous pouvez aussi télécharger cet appel en cliquant ici, le signer et le faire signer autour de vous et le renvoyer à l’attention des Comités du POI de Montreuil – POI 87 rue du faubourg Saint-Denis 75010 Paris

 



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